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where on Earth?
26 septembre 2014

Backpackers

Ca fait un petit moment que j’avais envie d’aborder le sujet des backpackers, mais je ne voulais pas faire un article qui soit un réquisitoire.
Je vais essayer de ne pas faire dans la caricature, sachant que, n’étant pas backpacker moi-même, cet article reflète surtout ma vision, une vision extérieure, du sujet.

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Commençons par le commencement : qu’est-ce qu’un backpacker ?
Littéralement, c’est une personne qui voyage avec un sac à dos. En gros c’est une personne en camping. Généralement, le backpacker part faire un long voyage à l’étranger, il part avec son sac à dos, car c’est ce qu’il y a de plus pratique quand on se déplace souvent.
Certains pays, comme la Nouvelle Zélande (ou l’Australie) offrent aux moins de 30ans la possibilité d’avoir un visa d’un an qui permet de faire des petits boulot pour financer son voyage, un WHV (working Holiday visa) ou PVT (programme voyage travail).
Le backpacker est généralement jeune, vient de terminer ses études et décide de partir découvrir le monde tant qu’il en a l’opportunité.

Très bien.

Sauf que, dans les faits, ce n’est pas aussi idyllique que ca.

Les backpackers sont souvent jeunes, mal préparés et insouciants, et il y a plusieurs points, qui me semble souvent pris un peu à la légère,

-L’argent:
c’est LE nerf de la guerre. En Nouvelle Zélande, et encore plus en Australie, la vie est assez chère, chose que la plupart des backpackers sous estiment. Se loger, se nourrir, ça coute des sous.
Charles Aznavour disait « il me semble que la misère est moins difficile au soleil », oué ben, mon cul ! Et surtout, ni l’Australie, ni la Nouvelle Zélande sont des pays du Tiers Monde ou tu peux jouer à Robinson Crusoé. Il faut préparer son budget avant de partir, il faut estimer son budget bouffe, son budget bières, son budget clopes.
Les français, jamais à court d’idées, ont inventé un truc hyper simple : ils se servent sans payer. En bon français de tous les jours on appelle du vol, en Australie, on appelle ça du french shopping. Classe.

-le logement :
La plupart des backpackers sont des nomades, ils vont d’auberge de jeunesse en auberge de jeunesse, ou de colocation en colocation, ou s’achètent un van équipé, sorte de mini camping car. Des campeurs au long court. Grand bien leur fassent, je trouve ça assez formidable de vouloir découvrir un maximum de chose, sauf que, là encore, cela mérite un minimum de préparation.
Un van équipé, c’est un véhicule qui demande de l’entretien, souvent, ces véhicules passent de backpackers en backpackers, avalent du km sans voir l’ombre d’un garage, et sont dans des états épouvantable. De plus, il faut trouver un endroit  où on est autorisé à garer son van pour dormir, si possible proche de sanitaires, alors que ce que veulent les backpackers c’est un endroit gratos pour dormir.
Quand on est en coloc on signe un contrat de location, on paye un dépôt de garantie, la législation n’étant pas la même partout, on lit bien son contrat avant de signer car ce n’est pas forcement comme en France (c’est d’ailleurs très diffèrent).
Dernier point concernant le logement : les gars, le mec qui fait l’émission "j’irais dormir chez vous" tient un bon concept, mais ne croyez pas que tout le monde est un Antoine de Maximy en puissance, prévoyez un plan A et un plan B pour le logement et gardez le "j’irais dormir chez vous" en plan C, voire D, voire pas du tout.

-Le travail :
La encore, ne croyez pas que ca va etre cool, easy peasy et mega bien payé.
Oui, en Australie les salaires sont plus élevés qu’en France, mais comme le cout de la vie l’est aussi, au final, un « bon » salaire ne fera pas forcement de vous le roi du pétrole.
Trouver du boulot n’est pas si easy que ça, surtout quand on pense qu’en Australie il y a autour de 23.000 pvtistes français, qu’il y a aussi des allemands, des coréens… et des anglais et des irlandais  qui auront sur tous les autres un fort avantage : ils maitrisent parfaitement la langue.
il y a pratiquement 240.000 pvtistes en Australie, et le WHV  les restreint sur le type d’emploi qu’ils peuvent occuper, la concurrence est donc rude.
Le WHV néozélandais est moins restrictif (je n’ai pas les statistiques sur le nombre des pvtistes qui viennent en Nouvelle Zélande)

-la langue :
Beaucoup de backpackers viennent en Australie ou en Nouvelle Zélande pour améliorer leur anglais, souvent faible. C’est très courageux de venir vivre dans un pays dont on maitrise mal la langue. C’est aussi une occasion formidable de se faire arnaquer… C’est pour ça que je répète : il faut se préparer avant, il faut se poser les bonnes questions.
Et si vous venez pour améliorer votre anglais, n’ayez pas comme premier réflexe d’aller sur facebook voir s’il n’y a pas un groupe de français dans la ville ou vous allez (parce que oui, il y en a surement un…) pour savoir si par hasard il n’y a pas un mec qui prendrait le même avion que vous, ou pour proposer un apéro 3h après votre arrivée.

 

voyage

pantalon

si si ce sont des vrais posts,masqués of course, le but n'etant pas de pointer quelqu'un du doigt.

 

Vivre à la cool pendant un an en vivant une expérience formidable, c’est possible, si on se prépare et si on fait preuve d’humilité. Je vous conseille le blog de Camille, pvtiste en Nouvelle Zélande, qui est pleins de bons conseils.

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Commentaires
M
Ton article tombe à pic ! J'ai actuellement chez moi 2 pvtistes qui louent une chambre (et vu qu'ils louent, je vais pas leur faire tourner le jardin !) ils semblent bien préparés pour affronter un an en NZ, et étant de New York aucun problème de langage (bon à part peut-être l'accent et la vitesse de débit des mots...). La NZ a des accords avec une quarantaine de pays pour ce visa, il faut montrer patte blanche et une foule de documents pour l'obtention de celui-ci, mais reste tout-à-fait accessible. Il est vrai, et c'est bien dommage, que les français en WHV n'ont pas très bonne réputation... <br /> <br /> Il n'est pas rare de voir débarquer au Consulat un français en difficulté (non, on ne laisse pas son téléphone, son porte-monnaie et son passeport bien en vue dans la voiture pendant qu'on va se balader trois heures...et non, le passeport n'est pas water proof, on ne va pas se baigner avec !). Celui qui dit : "ah ! ben j'ai été surpris de voir qu'on roule à gauche" celui qui n'a pas fait traduire son permis de conduire ou demandé l'international. Il y a aussi celui qui vient au Consulat demander de l'argent ou à être rapatrié car il n'a pas de billet d'avion de retour et forcément à court d'argent quand l'année arrive à échéance (inutile de préciser que le Consulat ne peut rien pour eux !)... J'ai eu la chance de rencontrer les Consuls de l'Espace Schengen et crois-moi, la France arrive en tête de liste avec les problèmes des WHV... j'ai également eu des contacts avec l'Ambassade NZ à Paris, et les kiwis sont de supers pvtistes :-) <br /> <br /> Vaste sujet, beaucoup à dire ! Chouette billet, beaucoup de plaisir à te lire.
K
Amen :) je ne suis pas dans cette optique du tout comme tu t'en doutes (j'espère !) mais j'en croise beaucoup et je partage tes réflexions…
S
Merci pour cette analyse, qui donne à réfléchir, instructive...[punaise, le french shopping^^]
C
Je suis toujours étonnée de lire les Français qui veulent venir en Australie sans connaitre la langue et qui se jettent sur les groupes de Français à leur arrivée. Lorsque j'ai quitté la France il y a 17 ans, j'ai passée les 5 premières années sans parler français du tout (sauf vacances en France bien sûr!). J'évitais les Frenchies à mort (et suis allée dans bcp de coins où il n'y en avait pas!).
L
Dans mes bras!<br /> <br /> <br /> <br /> On a rencontre de super backpackers ces dernieres annees, prepares, reflechis, avides de decouvertes. Et puis... on en a rencontre d'autres qu'on a parfois eu envie de secouer comme des pruniers. <br /> <br /> <br /> <br /> Le consul de France en Australie s'est d'ailleurs fendu d'une lettre a ses compatriotes l'annee derniere, rappelant que le French shopping et autre joyeusetes donnaient une sacree mauvaise image de la France aux Australiens et que ce n'etait pas tres malin...<br /> <br /> <br /> <br /> (pour la petite histoire, on a des PVTistes qui arrivent tout bientot et qui refusent categoriquement d'ecouter le moindre conseil de notre part: ils _savent_ mieux que quinconque ce que c'est que vivre et voyager en Australie. Apres tout, ca ne fait que quatre ans qu'on vit ici, nous!) (#GroumpfInside)
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Le ciel de Christchurch m'émerveille si souvent! #lifeinNZ #sunset #nofilter

Une photo publiée par Marie-Laure (@marielaurepv) le 18 Juin 2016 à 4h27 PDT



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