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where on Earth?
14 octobre 2014

Ups and downs

Quand on part vivre à l’étranger, par choix, on a envie de donner une image positive de sa nouvelle vie, de cette nouvelle expérience. Ça ne peut être que génial, non ?

Pourtant, il y a des moments difficiles.
Et c’est jamais évident d’en parler avec les proches, surtout quand ils t’envoient des mails en te disant : « j’ai vu les dernières photos que tu as posté sur Facebook, c’est super beau, c’est génial ce que vous êtes en train de vivre ! »

Ouep, genial.

Souvent.

Mais parfois, c’est pas génial.

Parfois, tu regardes autour de toi, et tu te demandes un peu ce que tu fous là.

Le jour où ça se passe moyen au boulot, le jour où tu comprends pas la caissière alors qu’elle te demande juste si tu payes en carte, le jour ou tes potes se font une soirée ensemble, en France, sans toi, etc etc…

Je ne sais pas si vous avez entendu parlé de la U-curve ou curve of adjustment/adaptation.
C’est la théorie de Oberg, qui date des années 60, et qui dit en gros qu’en vivant à l’étranger tu passes par plusieurs  stades :
- la lune de miel
- la crise
- l’adaptation
- l’intégration

De nombreux psychologues/anthropologues ont critiqué cette théorie, disant que c’était un peu simpliste, mais cette courbe-là me parle assez :

adaptation-u-curve

Quand on est arrivé en Nouvelle Zélande en 2011, cette courbe a à peu près correspondu à notre ressenti : les premiers mois formidables, et la crise vers 6-7 mois. J’avais mis cette crise sur le compte du changement de saison : c’était en juillet-aout pour nous, c’était l’hiver alors que c’était l’été en France. Pourtant, j’aurais dû me souvenir que la maitresse d’ESOL des filles m’avait parlé de cette courbe, mais c’était au début, j’étais encore dans la phase d’euphorie, je ne pouvais/voulais pas imaginer qu’il y aurait un moment où ça serait difficile.  Car oui, il y a un moment où c’est difficile. Toujours.

Je me demandais si on pouvait échapper à ce grand huit émotionnel pour notre deuxième expatriation, sachant qu’on revient dans le même pays, dans la même ville, et il semblerait que non.
Je ne suis arrivée que depuis 2 mois donc, je suis toujours dans la phase euphorique, mais l’époux qui est arrivé depuis 7 mois (tiens donc) commence à avoir un coup de mou.
Ça va passer, et puis ça sera mon tour….
Ce sont les mêmes phases par lesquelles vous passerez en rentrant en France, soyez prévenus.

En attendant que ça passe, je poste de belles photos sur ma page facebook, juste pour faire râler mes copains en France.

xpat

DSC_9846

 

Si le sujet vous intéresse :
Theory Reflections: Cultural Adaptations, Culture Shock and the “Curves of Adjustment” 
International Journal of Intercultural Relations

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Commentaires
M
Ayé, j'ai fini mon retard de posts ;)
M
Je confirme que meme après plusieurs expats ça ne change rien, meme avec un peu plus de préparation au deuxieme coup.<br /> <br /> <br /> <br /> En suisse, j'ai eu un gros coup de mou à 7-12 mois accentué par le chomage et les réponses négatives aux recherches d'emploi (+ racisme de la part du mec du bureau de l'emploi bref la totale).<br /> <br /> <br /> <br /> Actuellement aux US depuis 1 mois, pour le moment ça va nickel mais je sais et je suis absolument sure que j'aurai un coup de mou à un moment et je sais meme pourquoi (qu'est ce que je vai faire de ma vie ici et après les US?), il faut que je trouve d'ici là des clés pour contourner ce futur coup de mou. Pour l'instant j'ai juste des coups de mous de 1/2 journée parfois (solitude et tourner en rond = coup de mou).<br /> <br /> <br /> <br /> A+<br /> <br /> Karine
N
La crise de mou c'est récurrent, pour un rien, tu vas avoir le bourdon 2 jours et puis ça repart... J'ai eu du mal au bout d'un an et demi ici, me suis sentie vraiment adaptée au bout de 3 ans, intégrée depuis mes enfants (donc au bout de 6 ans). J'ai régulièrement des coups de bourdons du pays (enfin des gens pas du pays), mais ça passe, tu apprends à vivre avec et les gens qui t'entourent aussi...
C
Je crois que cela dépend aussi de l'âge auquel on part. J'ai immigré il y a 17 ans, j'avais 23 ans et je ne me souviens pas être passé par ces phases. J'ai aussi beaucoup bougé (une fois par an en moyenne) afin d'en profiter un maximum. Ceci est évidemment beaucoup plus dur une fois qu'il y a des enfants dans l'équation!<br /> <br /> Et je suis persuadée que Internet, Facebook, Skype et Cie ne facilitent finalement pas tant que cela l'immigration et l'intégration.<br /> <br /> <br /> <br /> J'espère que ton mari ne va pas souffrir trop longtemps. Si c'est comme le man flu, les symptômes sont pires que chez les femmes ;-)
N
ahhhh mais oui l'expatriation, ce n'est pas que de la guimauve ... il y a aussi des passages à vide, pas toujours faciles à faire comprendre à ceux qui ne sont pas partis d'ailleurs et qui pensent parfois que vivre ailleurs signifie forcément vivre mieux ...<br /> <br /> <br /> <br /> Bon, et effectivement je ne te parle pas du retour ... je ne vois même pas la lune de miel moi ..
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Le ciel de Christchurch m'émerveille si souvent! #lifeinNZ #sunset #nofilter

Une photo publiée par Marie-Laure (@marielaurepv) le 18 Juin 2016 à 4h27 PDT



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