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where on Earth?
12 novembre 2014

Expatriation et poncifs

J’étais déjà de bien mauvaise humeur ce matin (oui, ça m’arrive) quand je suis tombée par hasard sur une discussion sur les expats sur un forum.

Clairement, ca ne m’a pas aidé à etre de meilleure humeur.

Faisons donc un point sur les francais de l’étranger avant de regarder ce qu’il se disait sur ce forum.
Mes sources viennent de cette étude de la Chambre de Commerce et d’Industrie de Paris.

 

pays
51% des expatriés vivent en Europe, 13% en Amerique du Nord, 8% en Asie-Oceanie, la région dans laquelle je suis. (les chiffres sont dans l’etude)

 

age
26% d’entre eux ont moins de 18ans. La tranche 26-60 ans qui correspond en gros aux travailleurs est de 50%.

 

salaire
43% d’entre eux gagnent moins  30.000 euros par an.

Alors j’avoue ce graphique là est le moins clair, car on ne sait pas si c’est par foyer, par personnes, si c’est on ne parle que des expatriés travaillant, en age de travailler. Je pense que ca ne concerne que les gens qui ont un emploi. Et ça montre qu’on est loin de l’expatrié richissime qui fuit le fisc, meme si, vous l’aurez remarqué, il n’y a pas de legende pour les 2 categories au dessus de 30.000euros par an, du coup, on ne sait pas à quoi correspondent les  salaires des 57% restant.

 

Passons maintenant à cette fameuse discussion. Ce ne sont que des extraits choisis, les plus savoureux, of course !

expat2

expat3

expat4

expats

C’est ca… Je reconnais TOUS ces expats que j’ai pu croisé ou dont je lis les blogs:

Amelie cette bwana blonde qui vit au japon et qui passe totalement à coté de ce qui pourrait l’enrichir intellectuellement, la suffisance à la francaise sans doute….

Delphine, en Angleterre, ne connait pas la campagne, elle n'y va JAMAIS. Elle aussi passe totalement a côté du pays dans lequel elle vit. c'est d'une tristesse...

Eva, qui en est à sa deuxieme expatriation, mais qui ne s'interesse toujours pas à la culture du pays dans lequel elle vit!

Fafa est surement la plus représentative de ces expats suffisants, la preuve, elle vit en Afrique (ouhhh...). Elle ne sort jamais de son hotel sans son garde du corps.

Isabelle ne connais pas les campagnes inconnues. Quitter cette grande mégapole internationale qu’est Kansas city, malheur, non c’est trop dangereux, et puis pourquoi faire ? La culture locale, quelle culture locale ? Elle ne voit pas de quoi tu parles trop occupée qu’elle est à etre arrogante et désagreable.

Carole vit dans un pays dangeureux, l'Australie. Evidement, qu'elle ne sort pas de Melbourne sans guide, elle pourrait etre mangé par un Dingo!

Karine, comme toutes les expats, ne quitte jamais sa maison sans avertir l'Ambassade Francaise, on ne sait jamais. Elle se mefie des indigènes...

Kenza en Australie, est tellement pleine de suffisance, qu’elle donne des cours aux locaux, pour les civiliser. Un vrai sacerdoce !

Pom, en Angleterre, ne sort de chez elle qu’en groupe. elle essaye toujours d’emmener 5 enfants avec elle, une sorte d’assurance vie, car elle sait que l’indigene bouffera les enfants avant de la bouffer elle. Et en plus elle rale tout le temps.

Nath, qui a fini par rentrer en France, tellement c'etait NUL aux Etats Unis!!

SHAME. ON. YOU!!

DSC_9992
moi je suis une bonne expat, je m'aventure en territoire indigène...

 

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Commentaires
M
très drôle de lire cet article. c'est bizarre moi je fais la différence entre expat et immigrés. Effectivement je me considère comme une immigrée. D'ailleurs ici je suis considérée comme une migrant. c'est peut être pour ca que je sors et visite le pays.... et rencontre les autochtones...:-) humour. La rumeur sur ce genre d'expa doit être vrai pour certains mais certainement pas la majorité. Mais bon l'expatriation engendre beaucoup de rumeurs et fausses idées... et quand on se frotte à la réalité... c'est pas toujours simple. Ceci dit sans être en contrat avec la France pour un boulot à l'étranger on est quand même des privilégiés ( au regard d'autres migrants que je croise en Australie). Et puis ces expat dont ils parlent ben moi j'en ai pas vu beaucoup, ceux que je connais sont plutôt du genre à Carole de Melbourne.... Ah ben tiens je la connais en fait.... :-) en tout cas merci pour le blog. on est dans un projet neozélandais alors je fais des recherches. Ceci dit ca ne devrait pas être très différent de MElbourne.....
A
Je rejoins assez Eva dans son analyse. Après 6 pays en 12 ans, j'en ai vu des expats dans leurs bulles. J'ai aussi vu des "français en contrat local" (souvent pris à tort pour des expats: les conditions ne sont PAS DU TOUT les mêmes, je le sais, en Hollande, j'était en contrat local et je ne m'identifiais pas du tout aux expats, les vrais), qui se comportent souvent différemment des vrais expats (rien que de ne pas pouvoir payer une école internationale, ça force à se sortir du cercle des privilégiés et à fréquenter des gens du coins qui ont le même pouvoir d'achat que vous).<br /> <br /> Par contre, c'est vrai, ces "témoignages" de gens qui disent en gros "Bah, vous vivez dans un pays, mais vous ne le connaissez pas vraiment, vous ne l'aimez pas, vous faites semblant, vous êtes que des nantis qui sortez jamais de votre compound", ben ça me fait hurler aussi. <br /> <br /> Parce que ouaih, on peut faire son malin et se la jouer "Moi, je m'intègre au populo, je vis comme les Chinois en Chine, comme les Sudafs en Afrique du Sud, je suis un caméléon, un vrai voyageur etc ..." mais dans la réalité, ça marche pas comme ça. En voyage, en vacances, certes, c'est rigolo de bouffer chinois à tous les repas, de s'amuser à baragouiner dans la langue locale pour marchander une bricole (ça donne l'impression qu'on essaie de "s'intégrer", qu'on est "ouverts") ... mais ça va bien 3 semaines (et ils sont bien contents de rentrer manger le gratin dauphinois bien français au retour). <br /> <br /> Quand on VIT à l'étranger, qu'on y construit sa vie pour plusieurs années, c'est une autre histoire. Parce que si on se fait pas comprendre pour faire installer l'eau dans une langue qu'on ne maîtrise pas, les conséquences sont tout de suite pas les même que si on a raté sa négo au souk du coin... Et puis, faut tenir la distance, ya des moments où on veut tout lâcher, parce que les différences culturelles, oui c'est chouette et c'est enrichissant, mais des fois (surtout la millième fois), ça vous pourri juste la vie, quoi. Vivre à l'étranger et voyager, c'est pas du tout la même perspective. Alors, se faire juger par des gens qui n'ont jamais testé, non merci (et pourtant j'adore ma vie, croyez-le !).<br /> <br /> Alors, j'avoue, des expats qui, après des années dans un pays, ne parlent toujours pas langue véhiculaire (et on parle pas du zoulou, là ... mais bien de l'anglais ... langue hautement difficile, on est d'accord), j'en ai vu. <br /> <br /> Des expats qui parlent entre eux des gens du coin en disant "ils" avec une petite grimace mi-distante, mi-méprisante, aussi (quand c'est pas carrément des termes plus insultant, eu égard à leur religion ... cf la Malaisie, pays musulman).<br /> <br /> Pourtant, je veux croire que ce n'est pas la majorité (et quand je compte les gens que j'ai rencontré, je pense que ce n'est pas la majorité). Seulement, comme mentionné dans un commentaire plus haut, ceux-là sont plus visibles que les autres, parce qu'ils sont toujours inscrits a l'assoc/cercle des francophones (qui se retrouve d'ailleurs toujours être celui des Français, de fait), vont aux soirées du consulat ou participent à toutes les activités en français. Et les autres, on les croise par hasard (blogs, métro, rencontres fortuites etc ...).<br /> <br /> Donc, ya de l'espoir, ils sont juste cachés !
E
D'abord merci de m'avoir citée dans ton article! C'est adorable! :) Il est vrai que certains expats sont un peu comme ça, j'en ai rencontré à Singapour. Mais cette manière de mettre tout le monde dans le même panier est hallucinante! Et puis parler de quelque chose qu'on n'a pas vécu en portant des jugements à la hâte, c'est quand même facile! Que savent-ils des difficultés rencontrées, des moments de solitude ou de mal du pays, que savent-ils du fossé culturel qui existe avec les "indigènes" (arf, j'aime pas ce mot!!!), de la difficulté à engager une conversation quand on n'a pas les mêmes codes sociaux, que savent-ils du manque de repère, de la difficulté à comprendre une autre culture au quotidien sans oublier la barrière de la langue parfois, que savent-ils du danger de traîner à certains endroits (en territoire "indigène" donc)? Certains forumeurs se disent "voyageurs" (déjà bonjour l'ouverture d'esprit que ça leur a apporté...), mais ce n'est pas pareil d'être confronté à ça TOUS LES JOURS! Et pourtant, pourtant comme tu le montres si bien dans ton article on est nombreux à dépasser ces difficultés et à sortir grandi, ouvert et enrichi de 1000 et une rencontres, découvertes et expériences. Alors, oui, le stéréotype de l'expat qui reste dans sa petite cage dorée existe, et cet expat-là je ne le comprends pas vraiment, je n'ai pas tellement envie de lui ressembler non plus, mais je ne le mets pas au pilori pour autant. Chacun vit son expatriation à sa façon (il ne faut pas oublier que pour certains, l'expatriation n'est pas un véritable souhait mais une opportunité saisie sans trop savoir à quoi s'attendre). Ce que je ne tolère pas par contre (mais alors là on parle vraiment d'une toute petite minorité), c'est le manque de respect pour le pays d'accueil qu'on l'apprécie ou pas, qu'on soit curieux de le connaitre ou pas. MERCI pour cet article! :)
M
C'est pas seulement une beauf-attitude, tout le monde n'a pas les mêmes goûts ;)
C
Super article! D'ailleurs finalement le plus dangereux ici c'est la conduite sur autoroute!
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Le ciel de Christchurch m'émerveille si souvent! #lifeinNZ #sunset #nofilter

Une photo publiée par Marie-Laure (@marielaurepv) le 18 Juin 2016 à 4h27 PDT



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